Académie Francophone de la Télémédecine & e-Santé. Académie Francophone de la Télémédecine & e-Santé.

L’historique et la situation actuelle de la TéléAssistance.

par | Sep 30, 2020 | Blog

Présentation de l’écosystème de la téléassistance

  1. Sa création :

 En 1975, une société Française a commercialisé une première solution d’accompagnement des personnes âgées à domicile, la TéléAlarme. Ce dispositif se composait d’un cordon munit d’une « poire » pression qui était raccordé à la ligne téléphonique du bénéficiaire. En cas de besoin, ce dernier pressait le bouton qui alertait alors un plateau. Un « ticket » était imprimé sur lequel figurait le nom et numéro de téléphone du bénéficiaire qui était alors rappelé par un conseillé sur le numéro figurant sur le ticket.

Ce dispositif était destiné à des personnes très fragilisées, sans aucune possibilité d’autonomie sans aide humaine (déplacements, toilette, soins…) sur des durées très courtes et qui l’utilisaient principalement pour alerter d’une situation à risque.

Durant 7 ans, ce dispositif a permis de constater la nécessité de faire évoluer les solutions assurant le maintien à domicile de personnes en perte d’autonomie, toutefois, la solution proposée n’était pas « satisfaisante » en terme de gestion des alarmes, en effet le principe consistait à rappeler le bénéficiaire ce qui limitait considérablement les capacités d’analyses de besoin et la réactivité qui devait s’en suivre.

En 1982, après plus de 12 mois d’études et de recherches, la TéléAssistance a vue le jour au sein du Département des Hauts de Seine et plus précisément au SAMU de Garches. 

La principale différence entre la TéléAlarme et la TéléAssistance était que le dispositif permettait aux bénéficiaires de s’adapter à leur mode de vie. Plus de cordon fixe mais une télécommande (montre/pendentif) permettant de déclencher un transmetteur, transmetteur munit d’un haut parleur et d’un micro de hautes performances, permettant de converser librement dans un périmètre de vie de 50 à 60m2 sans avoir à décrocher son téléphone…

En 1990, date à laquelle ont été réalisées les premières statistiques avec le SAMU des Hauts de Seine, soit juste 15 ans après la mise en place du 1er plateau français de TéléAlarme « DELTA 7 »,       la moyenne d’âge en 1985 était de 87,5 ans et la durée moyenne de contrat de 9,7 mois).

1er constat, nous avions alors à faire à des personnes nées dans les années 1900 et qui avaient vécues avec les technologies de leur génération.

Pour la petite histoire, en 1908 il n’y avait que seulement 182 000 abonnés au téléphone en France dont plus de 80% de professionnels et il faut attendre 1926 pour que soit décidée l’automatisation de Paris et de la première couronne, et 1928 pour assister à l’inauguration du premier central automatique digne de ce nom.

Et pour finir, de 1950 à 1979 le téléphone se « généralise » mais était encore manuel dans certaines régions avant de devenir entièrement automatique en France, ce qui a ainsi permis la quasi généralisation de la téléphonie sur l’ensemble des foyers, en 1979

Tout ça pour dire que cette génération approchée à la fin des années 80 avait connue la révolution de la téléphonie « fixe » et représentait pour elle une nouvelle technologie.

De 1982 à 2020, soit 38 ans plus tard.

La TéléAssistance est désormais un dispositif connu (dernier rapport AFNOR) et les potentiels bénéficiaires son particulièrement attentifs à ce qui peut réellement leur apporter un réel service « utile ».

Preuve en est la petite étude que j’ai réalisée auprès d’une cinquantaine d’organismes diffuseurs pour connaître le taux de refus lorsque cette prestation est proposée (iniquement en organisme social sur des plans APA ou autres).

9 fois sur 10 le dispositif est refusé car les interlocuteurs (utilisateurs ou aidants référents) ne voient pas l’intérêt d’un appareil situé dans une pièce de la maison alors que le profil des usagers a considérablement évolué.

 

Reprenons nos chiffres 2010 :

Moyenne d’âge des usagers potentiels : 82,5 ans, nés en 1933 et ayant donc eu 40 ans en 1973.

Cette date est importante car rappelons-nous que le premier appel téléphonique cellulaire a été passé le 3 avril 1973, date historique du lancement de la téléphonie mobile en France et dans le monde.

Donc la génération qui nous intéresse pour les 10 années à venir est majoritairement initié et accoutumée à cette technologie et il suffit d’être quelque peu attentif pour constater que beaucoup de personnes de cette génération sont désormais connectées à cette technologie.

Pour en revenir au sujet principal, il est donc indispensable de proposer désormais des solutions qui seront aussi bien accepter par les aidants, interlocuteurs souvent initiateurs de la prise de décision, que par les usagers eux mêmes qui verrons dans cette technologie un usage quotidien non stigmatisant et techniquement acceptable et accessible.

Nous devons revenir à un taux d’acceptation de ces dispositifs frôlant les 6 à 7 sur 10 mais également permettre à des personnes très dépendantes de bénéficier de solutions adaptées via les outils plus « classiques » que sont les transmetteurs de TéléAssistance.

Nous frôlerons alors les 9 sur 10 et les 1 restants sont des personnes qui auront besoin d’assistance humaine 24/24 en attendant la robotique des années 2030.

Et aujourd’hui, concrètement.

3 marchés cohabitent intelligemment sur le marché National.

Les offres des Collectivités locales subventionnées par les Départements ou les communes et principalement proposées à des personnes très âgées et très dépendantes. Ces organismes favorisent la prise ne charge des personnes les plus démunies et oriente le choix de leurs prestations vers les solutions les moins onéreuses.

De plus, il est prévu dans la prochaine loi de développer les offres de TéléAssistance mais de prendre en compte les revenus des bénéficiaires. Cette mesure n’aura donc aucun effet de croissance sur ce premier marché

Les offres associatives, elles aussi très souvent « portées » par des collectivités locales (pratiquement que des communes) qui, historiquement, travaillent avec ces structures depuis des années et qui ont vu que la TéléAssistance pouvait être une valeur ajoutée à leurs prestations.

C’est le cas de Présence Verte, émanation de la MSA et FILIEN, émanation d’ADMR.

Par contre ces structures ont compris qu’il fallait faire évoluer les services de base et les deux proposent une offre de Mobilité (appelons la ainsi avant de lui trouver un nom).

Des offres SAP, ce sont les dernières à entrer dans la ronde avec tout d’abord (avant la promulgation de la loi BORLOO) Age d’Or Expansion, créé cette société en 1991 par Fabrice PROVIN, persuadé de l’utilité d’un concept d’aide et d’assistance aux personnes âgées et handicapées pour favoriser leur maintien à domicile. Je l’ai rencontré un an après la création de son entreprise et il a décidé immédiatement décompléter ses services existant avec de la TéléAssistance.

Ensuite le développement des Services à la Personne à pris toute sa mesure et ces structures font partie des organismes diffuseurs de TéléAssistance au niveau national.

Il est donc maintenant indispensable de bousculer ce marché qui stagne et qui, selon moi, aurait plutôt une courbe ascendante. En effet les chiffres des organismes qui s’occupent de la TéléAssistance sont pour le mois alarmant.

Il n’y a en effet aucune croissance significative depuis 5 ans et le nombre de personne de plus de 80 ans à augmenter de 6,8%. Si je sais compter il devrait y avoir, si le service était adapté, plus d’un million de personnes connectées et nous tournons péniblement autour des 500 000…

Bon ça c’est le passé, passons maintenant à aujourd‘hui.

Tout d’abord occupons nous du bénéficiaire.

  • Tranche d’âge 75/90 ans
  • Personne ayant parfois eu à équiper des parents ou amis proches d’une solution proposée il y a 20/25 ans.
  • Très mobile et étant accoutumer aux technologies de communications actuelles
  • Consommateur d’Internet (y compris pour des achats « spécifiques » en ligne) et utilisateurs des réseaux sociaux pour plus du quart des plus jeunes (50% des 75/80)
  • Décidé à rester dans le lieu de vie ou il se trouve depuis très souvent des dizaines d’années.
  • Conscient de la fragilité qui peut les surprendre à tout moment et prêt à faire ce qu’il est nécessaire pour continuer à vivre à son domicile (étude AEQUOLAB).
  • Attentif aux évolutions d’outils connectés et de domotique
  • Consommateur de services ponctuels

Nous pouvons constater que pour certains de ces définitions, une solution d’assistance mobilité entre parfaitement dans le champ d’application des solutions à proposer.

2020, le marché de TéléAssistance est « mature « et propose des solutions d’accompagnement de TéléAssistance à un large public et vais vous détailler l’éco système de l’environnement de ces services, ses usages et usagers et les offres actuellement proposées et éligibles à la terminologie de « TéléAssistance… 

  • La téléassistance
  1. Qu’est ce que c’est :

La TéléAssistance est un service d’assistance au quotidien, assurant le lien permanent entre un bénéficiaire, son environnement social, un plateau de conseillers spécialisés, une plateforme médicalisée et la possibilité d’alerter, en cas de nécessité, les services d’urgence et ce 7 jours / 7 et 24h / 24. Pou cela, le bénéficiaire dispose, à son domicile ou lors de ses déplacements, d’un dispositif personnalisé lui permettant, en cas de nécessité, besoin de rompre un moment de solitude, sensation d’insécurité, besoin de rassurance, sensation de désorientation ou bien alors une situation critique, insécurité, chute, malaise, chute, d’entrer automatiquement d’entrer en contact avec une plateforme et ce par un simple geste ou de façon automatique par la détection d’un comportement alarmant tel qu’une chute.

En quelques secondes, des conseillers spécialisés dialoguent avec le bénéficiaire, qualifient le besoin et pilotent les actions à mener pour l’aider ou le secourir.

C’est également une offre de services au quotidien, en effet la TéléAssistance donne également accès à des bouquets de services à la personne, en offrant à ses bénéficiaires un accès à la mise en relation avec la structure de proximité compétente (CCAS, SAP, Associations…).

  1. A quoi ça sert ?

La téléassistance permet aux personnes fragilisées de vivre en sécurité, à leur domicile, lors de leurs déplacements dans la cité et ce à toute heure du jour ou de la nuit.

Elle s’adresse également à toutes celles qui, isolées ou fragilisées par une maladie ou un handicap, de pouvoir être accompagnées au quotidien.

Les nouvelles solution « Mobilité » (couplée à un téléphone GSM) s’adaptent également aux personnes en situation de handicap, mais étant toutefois en capacité de pouvoir utiliser des moyens de déplacement en dehors de leur domicile et de leur permettre ainsi de conserver des liens sociaux de qualité tout en leur assurant une sécurité de très haut niveau.

Elle apporte ainsi la tranquillité d’esprit à leur famille, assurée que la personne qui leur est chère sera vite assistée et secourue en cas de nécessité.

C’est une continuité du lien social qui participe également et de manière « forte » à la longévité du souhait de tous de rester à son domicile le plus longtemps possible… Les aidants, souvent loin, trouvent également dans ces dispositifs des solutions de rassurance et de remise en confiance … 

PLUS DE 2 940 000 BÉNÉFICIAIRES DES DISPOSITIFS QUE J’AI MIS EN PLACE SUR LE TERRITOIRE ONT BÉNÉFICIÉ DE CES SOLUTIONS ET

85% D’ENTRES ELLES* ONT ÉTÉ SECOURUES LORS D’APPELS VOLONTAIRES OU DE DÉTÉCTIONS DE CHUTES CHUTES DURANT CES 38 DERNIÈRES ANNÉES

  • Chiffres AFRATA
  1. Les solutions existantes

Elles sont détaillées dans une présentation « Séréna/IMA » jointe via Wetransfer

  1. Comment peut-on financer la Téléassistance ?

La TéléAssistance est « finançable » de différentes façons, tout d’abord il est important de rappeler que depuis le 1er Janvier 2017, tous les usagers à la TéléAssistance bénéficient d’une aide fiscale à hauteur de 50%. Cet avantage est soit une déduction d’impôts pour les bénéficiaires imposables, soit par le remboursement des mêmes sommes, via un chèque qui leur sera adressé par le trésor public, pour les non imposables…

D’autre modes de financements existants également comme les plans APA (aides personnalisées à l’autonomie), des mutuelles incluant cette prestation dans ses prestions prises en charges sous certaine conditions… D’autres sont en cours de gestations et nous verrons dans les mois à venir des offres de TéléAssistance qui seront financées sur des modes de prise en charge après sinistre corporels…

  • Les objets connectés

A ce jour, de nombreuse Start-up et société spécialisées développent des solutions permettant de relevé automatiquement des données de santé et des données comportementales. De nombreuses expérimentations sont en cours et l’AFNOR vient de s’associer à une démarche européenne qui consistera à normaliser tous les objets connectés (santé/domotique) qui pourront être proposées et couplées aux offres de services de TéléAssistance. A ce jour, un important travail juridique et législatif est actuellement en cours et devrait aboutir à la mise en ouvre de solutions qui répondront aux évolutions d’usages et de capacité qu’auront les futurs abonnés à la TéléAssistance de se servir de technologies auxquelles ils se seront accoutumées.

  • Quelle est la place de l’aidant familiale et professionnel face à ces innovations ?

Elle est au cœur d » l’éco système de la TéléAssistance, en effet il a été rappelé en décembre dernier par Marissol TOURRAINE qu’un aidant référent (enfants) vivait à une distance moyenne de 272km de son aidé… Il est donc indispensable de les associer dès les initiative d‘études et de besoins d’un aidé pour trouver une solution d’accompagnement qui répondront aux besoins et moyens de la famille afin que les solutions misent en place soient les plus adaptées possible à son organisation et aux besoins et attentes de l’aidés. Une fois la bonne solution mise en en œuvre, les aidés et les aidants trouvent alors dans ces prestations une solution de rassurance pour tous et qui baisse et qui baisse considérablement tous les facteurs anxiogènes liés à ces situations que tous les français sont ou serrons amené à faire face. Je vous adresse un lien vers un article qui complète ces propos et qui donne également une « nouvelle » vision de « l’aidé/aidant » …

https://www.linkedin.com/pulse/la-téléassistance-est-en-train-de-vivre-son-premier-transfert-arnoux

  • Evolution de la consommation : qui sont et seront les usagers et futurs usagers de la Téléassistance ?

Comme je le décris dans l’article sur LINKEDIN (cliquer pour accéder à l’article), nous devons apporter une attention particulière afin de faire évoluer cette offre de service et qu’elle réponde au besoins technologies/services d’une population en forte croissance et qui de de plus, c’est approprié depuis quelques années de nouvelles habitudes de communications et de consommations. Un rapport « PIPAME » met en évidence l’appétence du marché et les attentes des usagers.

Écrie par Eric Arnoux : pour le blog des académiciens de la Francophonie de Télémédecine et e-santé